Faire face au défi climatique

Le défi climatique

Depuis plus de 30 ans, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) évalue les connaissances sur l’évolution du climat, ses causes et ses impacts. Les travaux du GIEC ont mis en évidence que la Terre se réchauffe à un rythme tel que les activités l’amplifient. En effet, l’augmentation des gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine accentue ce réchauffement en modifiant l’équilibre de l’effet de serre, un phénomène naturel. Ce phénomène permet de retenir une partie de l’énergie du soleil, mais plus on retient cette énergie, plus la Terre se réchauffe. C’est ce qui est appelé plus communément le changement climatique.

Le changement climatique est déjà observable. Entre la période 1850-1900 et 2011-2020, les températures mondiales ont augmenté de 1,1°C. Les émissions mondiales de CO2 (un des gaz à effet de serre avec par exemple le méthane (CH4) ou le protoxyde d’azote (N2O)) ont augmenté de 68 % entre 1990 et 2019 au niveau mondial.

Quelles actions face au défi climatique ?

Face à ce défi climatique, il est donc primordial d’agir. Deux grands types d’actions doivent être mobilisés.

Les actions d’atténuation

Elles consistent à limiter les émissions de gaz à effet de serre. Cela peut être réalisé en agissant sur la production des GES à la source, ou en piégeant les GES émis. Plus concrètement, les actions d’atténuation peuvent consister à privilégier les énergies renouvelables aux énergies fossiles par exemple, ou encore à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments.

Agir face au défi climatique implique donc un changement des activités humaines. C’est pourquoi on peut parler de transition énergétique (réduction de la consommation d’énergie, développement des énergies renouvelables, etc.) qui est un volet majeur de la transition écologique.

De nombreuses actions ont déjà été entreprises. Les émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne ont diminué de 29 % entre 1990 et 2019 (moins 20 % pour la France sur la même période).

Pour en savoir plus sur les émissions de gaz à effet de serre en Europe et en France, consultez l’édition 2023 des Chiffres clés du climat (SDES, 2023).

Les actions d’Adaptation

Compte-tenu de l’inertie du système climatique, le réchauffement va s’amplifier même si les émissions cessaient ou étaient limitées brutalement. De fait, l’intégration de l’adaptation est devenue un enjeu, sans pour autant négliger l’atténuation. L’adaptation consiste à anticiper les impacts du changement climatique et de limiter leurs éventuels dégâts.

Les mesures d’adaptation sont complexes à mettre en place étant donné notamment les incertitudes relatives au futur climat. Il est néanmoins primordial d’agir dès maintenant, puisque le coût de l’impact du changement climatique est supérieur sans mise en place de mesures d’adaptation.

Les coûts de l’inaction

Plusieurs études se sont intéressées au coût de l’inaction. Selon l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques, avec une hausse des températures de 4°C à l’horizon 2100 par rapport à la période pré-industrielle, le PIB mondial pourrait diminuer de 2 % à 10 % (OCDE, 2016). Le programme PESETA IV (Projection des impacts économiques du changement climatique dans les secteurs de l’Union européenne sur la base d’une analyse ascendante) a évalué les conséquences économiques pour certaines catégories d’impact comme les sécheresses à l’échelle de l’Union européenne. En ce qui concerne le risque inondation, dans un scénario de + 3°C en 2100 et sans adaptation, le coût serait de 48 milliards contre 8,6 avec des mesures d’adaptation (Feyen et al., 2020).

Des données régionales ont également été produites via le projet COACCH (Co-concevoir l’évaluation des coûts du changement climatique) financé par le programme horizon 2020 de l’Union européenne. Ce projet a eu pour but de produire une évaluation améliorée, à échelle réduite, des risques et des coûts du changement climatique en Europe. Les résultats sectoriels du projet ont été introduits dans un modèle macroéconomique afin d’analyser l’effet du changement climatique sur les performances économiques d’un pays ou d’une région (notamment sur le PIB).

Les graphiques ci-dessous représentent les variations projetées du PIB de la région Centre-Val de Loire, selon les travaux du projet COACCH.

Les données sont fournies selon plusieurs variables. Ici, deux trajectoires socio-économiques communes sont représentées : le SSP3 correspondant à un monde avec de fortes rivalités régionales et le SSP5 correspondant à un monde basé sur le développement conventionnel. Ces trajectoires sont combinées avec des profils représentatifs d’évolution des concentrations (RCP) : les RCP2.6 (réduction des émissions des GES à partir de 2050), RCP4.5 (stabilisation des GES à partir de 2050) et RCP8.5 (sans stabilisation des GES). En plus de ces variables, le programme COACCH a pris en compte la mobilité inter-régionale des investissements qui influence les impacts macro-économiques du changement climatique. Cette mobilité peut être élevée, c’est-à-dire que les investissements sont libres de se déplacer internationalement et inter-régionalement pour chercher le plus fort retour sur investissement. La mobilité peut aussi être faible, ce qui induit que les flux d’investissement internationaux sont d’abord alloués entre les pays selon la recherche du rendement le plus élevé, mais sont ensuite répartis entre les régions selon un critère de proportionnalité. Les données ont été sélectionnées pour un niveau d’impact moyen (les données sont également disponibles pour un niveau d’impact faible et élevé).

Sources :
Bosello F., Standardi G., Parrado R., Dasgupta S., Guastella G., Rizzati M., Pareglio S., Schleypen J., Boere E., Batka M., Valin H., Bodirsky B., Lincke D., Tiggeloven T., van Ginkel K. (2020). D2.7. Macroeconomic, spatially-resolved impact assessment. Deliverable of the H2020 COACCH project.

Parrado, Ramiro, Bosello, Francesco, & Standardi, Gabriele. (2021). Macroeconomic assessment of Climate Change Impacts (Version 1) [Data set].